Ce que j’apprécie dans mes lectures de Livres, c’est cette liberté donnée à imaginer. Et puis on m’a fait ce cadeau. L’audio livre du roman l’ « Hygiène de l’assassin » d’Amélie Nothomb. J’en ai repoussé l’écoute pendant plusieurs jours : Je redoutais que les talents de l’actrice viennent voler ce que mon imaginaire pouvait m’offrir. Et puis, Merveilleux Moment, je me suis retrouvée dans la même émotion et les mêmes plaisirs que je ressentais petite-fille quand les vinyles et les pages du livre/disque tournaient. Ce travail de comédiens(nes) qui m’offrait le souffle des voix des personnages tout en me laissant le champ libre pour rentrer dans l’histoire et me faire mon propre film dans ma tête. Guila Clara Kessous sait nous donner à entendre juste ce qu’il faut.

Les personnages d’Amélie Nothomb existent mais restent mystérieux dans le sens où son interprétation nous laisse dans une part d’inconnu que comblent la réception que nous faisons du texte et notre imagination personnelle. Rien ne vient troubler notre propre chemin pour rentrer dans l’histoire, au contraire c’est une agréable invitation. Cette voix, sa voix est un éclairage, celui qui donne du relief et qui empli d’émotions la pièce dans laquelle je me suis installée pour les lire Amélie et Guila. Mon fils n’est pas un lecteur. Il est audio (avec ou sans livre). Il a écouté et donc lu, grâce à ce travail d’artiste, ce roman dans son intégralité. L’audio livre, moyen très efficace pour mettre la littérature à portée de tous. Moyen de très grande qualité artistique pour nous rendre compte, s’il était nécessaire, combien il est important de se nourrir des écrits et des voix des Autres. Guila Clara Kessous, merveilleuse passeur (passeuse) d’histoires de vie.

Guila Clara Kessous nous offre le livre que j’attendais ! Juive et femme de théâtre, je rongeais mon frein à toujours m’entendre dire « le théâtre ? En faire et y aller, c’est de l’Avoda Zara ! (« idolâtrie » en Hébreu)».Guila Clara, merci de l’avoir mis au Monde, de l’avoir écrit. Merci pour ce style fluide, simple et si précis. Merci pour cette chronologique, qui nous accompagne de rabbins en dramaturges : des rencontres avec ceux qui ont osé, ceux qui ont compris. Merci pour cette somme d’informations et de références ; de quoi expliquer, comment les choses bougent et évoluent à travers les siècles.

La peur de l’idolâtrie et de l’assimilation ont longtemps paralysé l’envol des Arts juifs. Depuis 2005, en Israël, de hautes autorités religieuses déclarent « que toute interdiction absolue concernant le théâtre soit bannie de la tradition juive ». « S’il est possible d’utiliser la représentation théâtrale (casher) comme moyen de rajouter du bien être au monde, cela est recommandé ». « Le théâtre du futur enseignera la Torah au plus grand nombre ». Ce livre nous invite à donner à « voir toutes nos voix ».