Plongeons à Saint-Isidore, un petit village tout à fait ordinaire. Nous suivons un duo d'amis : Zaki, qui rêve de vivre d'incroyables aventures à l'instar des héros de ses livres préférés, loin de la monotonie du quotidien au village. Là où tout est possible, où tout est plus riche, mais aussi plus dangereux. Choco, quant à lui, se complait dans sa petite vie tranquille, tant qu'il y a de bonnes choses à manger et les beaux yeux d'Amélie... Mais l'arrivée du Grand Conteur itinérant Anacharsis va faire basculer le quotidien des deux amis. Alors que, chaque soir, ce conteur raconte une histoire de pirates, le duo apprend qu'il quitte le village avant d'avoir raconté la fin. Une chose inacceptable pour eux ! Il s'introduisent alors dans la chambre du conteur et cherche son recueil d'histoires, sans savoir les pouvoirs qu'il possède, ni les convoitises qu'il peut attiser... Les voilà soudain plongés au plein cœur de l'histoire.

Cette BD jeunesse impressionne par son scénario et la richesse des thèmes qu'elle aborde. Ici, nous questionnons la force et les pouvoirs de l'Imaginaire par une excellente mise en abîme : les personnages vont eux-mêmes lire et plonger dans une histoire, à l'instar du lecteur. La transmission orale des histoires et l'importance des conteurs est également appuyée avec brio, puisqu'elle titille la curiosité de nos personnages et les pousse à la lecture et à l'aventure, qui vont de paire.

Une vraie ode à l'imaginaire et à la lecture, avec des personnages attachants, de l'humour, de l'aventure et un panorama de mondes imaginaires, des passerelles inattendues entre les deux mondes... Nous envions une chose aux personnages : avoir la capacité de plonger véritablement dans nos histoires préférées.
A lire et à relire, à partir de 9 ans !

« C’est pas ton genre » est un roman adolescent qui bouscule les stéréotypes de genres et questionne les préjugés et les attentes que l’on aurait acquis dès l’enfance. Clément vient d’emménager sur une petite île à quelques kilomètres du continent, pour le travail de sa mère : elle a décroché un contrat chez Techpro, un laboratoire qui fait vivre la plupart des habitants. Là où tout le monde se connaît, il se lie d’amitié avec Emilie, sa voisine et camarade de classe. Les stéréotypes de genres et la dénonciation du sexisme sont présents dès le début : Emilie subit difficilement les regards et les gestes déplacés de son oncle, tandis que Clément assiste, impuissant selon lui, aux moqueries et aux gestes irrespectueux des garçons envers les filles. Mais un jour, tout bascule : chacun se réveille radicalement transformé dans le sexe opposé. Les femmes se réveillent en hommes, et vice-versa… C’est une réelle remise en question qui s’impose alors à chaque personnage : Que s’est-il passé ? Vont-ils rester pour toujours dans ce corps qui n’est pas le leur ? Comment accepter cette transformation ? Et surtout : qui sont-ils réellement dans ces nouveaux corps ? Reste-t-on une fille si l’on a un corps de garçon ?

Ce roman, puissant et décapant, pousse le lecteur à se remettre en question et à se questionner sur les stéréotypes de genres, et sur le sujet du genre en général. Il nous pousse à imaginer ce qui changerait si nous nous retrouvions soudainement dans le corps du sexe opposé : nous nous rendrions compte des discriminations, des préjugés, de certains comportements et idées reçues qui sont profondément sexistes. Mais surtout, nous comprendrions enfin que notre genre ne nous définit pas, ni nous ni nos comportements, ni nos choix, car nous sommes tous des êtres humains, sans distinction.

Un roman qui frappe fort et qui tend à une prise de conscience collective sur la question du genre.
A lire à partir de 13 ans !

Tous les trente ans, une éclipse plonge dans les ténèbres, et ce pendant une minute, les terres d’Astravia. Elle empoisonne l’environnement et transforme les vivants en monstres terrifiants, appelés des miasmes. Mais elle accorde aussi aux enfants nés pendant cette minute de grands pouvoirs : on les appelle les Eclipsiens, et Livianne en fait partie. La mission des Eclipsiens est de défendre les baronnies locales et de purger les terres des miasmes, grâce à des pouvoirs qui leur sont transmis lors de leur naissance. Celui de Livianne est d’entendre les ombres, non seulement des gens, mais également des objets. Un jour, lors d’une banale chasse aux miasmes, l’Eclipse s’abat sur Astravia avec huit ans d’avance, alors que personne ne s’y attendait… Et durant trois minutes, ravageant tout sur son passage. Livianne, ayant échappé de peu à la mort, va alors devoir renouer avec ses anciens camarades de l’académie de Peine-Ombre qui forme les Eclipsiens pour se lancer dans une mission dangereuse. En effet, la fréquence des éclipses se rapproche de plus en plus, et le seul moyen de l’arrêter est de détruire le portail reliant Astravia et les trois divinités vengeresses, au fin fond de terres ravagées par les miasmes et les ténèbres…

Si Ariel Holzl nous avait habitués à son humour noir et à ses univers sombres, il nous époustoufle par ce roman d’un imaginaire et d’une construction incroyables. Nous voilà plongés en terre hostile, à Astravia, à la suite d’un petit groupe d’anciens camarades s’étant perdus de vue depuis l’incendie de leur école. A eux sept, ils vont devoir faire preuve de ruse et de force pour mettre fin au cycle des éclipses meurtrières, considérées comme une vengeance des trois divinités pour avoir tenté de s’emparer de leur immortalité… Au cœur des Terres Aveugles, rongées par les miasmes et les tenèbres, ils vont devoir démêler le faux du vrai, le paraître de la véracité, les hallucinations de la réalité. Mais si la mission des sept Eclipsiens était toute autre ? Et si tout ce dont ils croyaient n’étaient que mensonges ? Et s’ils n’étaient que des pantins ? Entre combats, pouvoirs, visions cauchemardesques, retournements de situations et révélations, nous n’avons pas le temps de reprendre notre souffle ! Un roman de Fantasy noir, addictif, mettant en scène une intrigue originale et d’une imagination folle.

A lire à partir de 13 ans !

« L’esprit humain est diabolique : souvent nous pardonnons sans sourciller celui qui nous blesse, mais il nous est impossible de pardonner celui des nôtres qui s’est laissé blesser sans sourciller. (…)»

Le corps d’une jeune femme est découvert, sur un site ancestral de l’île, dans une position qui n’est pas sans rappeler deux crimes précédents non élucidés. Mara Rais et Eva Croce fraichement mutées au département des “crimes non élucidés” de la police de Cagliari écopent de cette affaire.
Premier roman traduit en français, « l’île des âmes » est un ethno-polar fascinant à plusieurs égards : Par son écriture et sa construction formidables, par la description magnifique des paysages de la Sardaigne et de son histoire ancestrale, grâce à des personnages haut en couleurs attachants, glaçants, à des dialogues percutants. Une lecture passionnante et intrigante.

Timoti est un jeune garçon qui vit seul avec son père, qui se pose des milliers de questions auxquelles ce dernier ne répond jamais, et qui est atteint de phobie scolaire, l’empêchant de se rendre à l’école comme la plupart des enfants de son âge. Curieux, passionné par les poèmes et souvent très angoissé, Timoti se demande souvent pourquoi il n’a pas une grande famille. Un jour, une rencontre va bousculer toutes ses petites habitudes : une drôle de fille surgit à sa fenêtre et lui donne rendez-vous à minuit pour une grande aventure. Elle parle fort, a un caractère bien trempé, un peu autoritaire sur les bords et intrépide : Timoti va s’engager avec elle dans un road-trip qui le changera à jamais… Il va non seulement prendre confiance en lui et sortir de sa bulle, mais il va également trouver des réponses aux questions qui le tracassent tant…

Un roman jeunesse drôle et léger qui fait du bien ! Nous voilà plongés à la suite de Timoti et Diane, deux enfants que tout oppose - surtout leur tempérament : Timoti est calme et soucieux, tandis que Diane est hyperactive, intrépide et n’a pas sa langue dans la poche - dans une aventure loufoque et hilarante, mais également très touchante. Tout au long du roman reste suspendue la question : Où Diane emmène-t-elle Timoti ? Y-a-t’il au moins une destination, ou tout cela n’est qu’un jeu ? Une aventure amusante et émouvante, simple et riche à la fois, d’un duo haut en couleur ! A lire à partir de 8 ans.

— « Le trajet jusqu’ici, des dizaines de kilomètres à pied, à manger des fourmis, des papillons, des scarabées… Tous les dangers que j’ai bravés, sans parler du dragon qui te gardait en bas et que j’ai terrassé !
— La tondeuse à gazon ?
— J’ai failli y passer une bonne dizaine de fois et c’est comme ça que tu me remercies !
— Pardon, merci, mais…
— Je suis venue te délivrer, moi ! Ferme la bouche, on dirait un poisson mort. Je suis venue te délivrer, alors je vais te délivrer, c’est compris ? Minuit, ici, baluchon, et pas de jambon blanc !
Et elle disparaît par la fenêtre en hurlant « Minuit ! ».