Livres pillés, lectures surveillées, Les bibliothèques françaises sous l'Occupation
EAN13
9782070122950
ISBN
978-2-07-012295-0
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
NRF Essais
Nombre de pages
592
Dimensions
22,5 x 14 x 3,5 cm
Poids
640 g
Langue
français
Code dewey
944.0816
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Livres pillés, lectures surveillées

Les bibliothèques françaises sous l'Occupation

De

Gallimard

NRF Essais

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On sait l'ampleur des pillages des collections d'art en France par l'occupant nazi. Nul n'ignore plus l'existence des listes Otto - recensant les auteurs juifs ou antinazis, qui devaient être à jamais bannis de tout catalogue - et que le syndicat des éditeurs français appliqua dès les premières heures de l'Occupation avec un zèle certain. Personne, avant Martine Poulain, ne s'était inquiété du devenir des bibliothèques dans la France de 1940 à 1944. Une France qui est à la fois celle de l'occupant nazi et celle du régime de Vichy. À la différence des archives des ministères (Guerre, Affaires étrangères, Intérieur, Justice) et des musées, peu de bibliothèques publiques sont l'objet du pillage par l'occupant, à l'exception des alsaciennes et des mosellanes, germanisées et propriétés du Reich. Le vol de masse, nazi mais aussi vichyste, frappe, dès juin 1940, les bibliothèques institutionnelles - juives, slaves, maçonnes - mais aussi privées, celles des premiers ennemis du Reich (les grandes familles juives, les Allemands exilés, les hommes politiques du Front populaire). Puis le pillage accompagne ordinairement les rafles. Plus de dix millions de livres prennent le chemin de l'Allemagne. Martine Poulain a constitué une première liste des personnes spoliées de leur bibliothèque - près de 1 700 noms. Le régime de Vichy, de son côté, surveille les livres, les bibliothèques et les lecteurs, sous la houlette d'une Bibliothèque nationale devenue le parangon de l'ordre nouveau, instrument de la collaboration d'État aux mains de Bernard Faÿ. Ce dernier mène une lutte obsessionnelle contre la franc-maçonnerie sous couvert d'un «Musée des sociétés secrètes». Martine Poulain esquisse les portraits de quelques grandes figures, notamment Jean Laran, conservateur des Estampes, administrateur de la Bibliothèque nationale lors de l'invasion et de la Libération, et Marcel Bouteron, inspecteur général, deux délicieux érudits à l'éthique infaillible, qui surent, face à la brutalité, à la bêtise et à la mesquinerie des temps, prendre le chemin juste et agir dans la droiture.
Martine Poulain dirige la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art.
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