La gauche et la préférence immigrée
EAN13
9782259216470
Éditeur
Plon
Date de publication
Collection
Tribune libre
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La gauche et la préférence immigrée

Plon

Tribune libre

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La gauche d'aujourd'hui utilise l'immigration comme fer de lance, mais a fini
par en oublier ceux pour qui elle se battait : les ouvriers. Depuis, toute
observation qui présente une dimension raciale est automatiquement considérée
comme raciste. Pourquoi la gauche est-elle aussi perdue ?


Un troc ! C'est à un véritable changement de peuple qu'a procédé la " gauche
bobo " depuis Mai 1968. Hier, elle était pleine de sollicitude pour la classe
ouvrière censée détenir, selon Marx, les clés de la société future.
Aujourd'hui, elle manifeste une " préférence immigrée " : dans les catégories
populaires, ce sont les enfants des anciens peuples colonisés qui trouvent
désormais grâce à ses yeux. Oubliés, relégués, les ouvriers sont accusés
d'avoir sombré peu à peu dans le lepénisme, de vouloir une France coupée du
reste du monde. Pour cette " gauche bobo ", les immigrés représentent au
contraire la " jeunesse du monde " qui, seule, peut régénérer un vieux pays
sur le déclin, la France. Le problème est que cette " préférence immigrée "
fait figure de lepénisme à rebours : comme la " préférence nationale " du FN,
elle a une dimension discriminatoire.

Hervé Algalarrondo, journaliste au Nouvel Observateur, est l'auteur de
plusieurs ouvrages qui vont de l'essai au roman, parmi lesquels Les Beaufs de
gauche (Jean-Claude Lattès, 1994), un pamphlet sur la gauche réflexe, et Les
Derniers Jours de Roland B. (Stock, 2006), un récit sur la mort lente de
Roland Barthes.
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