Les consciences réfractaires, Contre-histoire de la philosophie, tome 9
EAN13
9782246802716
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les consciences réfractaires

Contre-histoire de la philosophie, tome 9

Grasset

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Le XXe siècle fut pour les intellectuels celui des fascismes rouge et brun qui
ont laissé peu de penseurs indemes... Nombre de philosophes ont mis leur
intelligence au service des deux barbaries. Toutefois, il y eut des
consciences réfractaires à ce renoncement à la raison. Alors que le PCF
souscrit au Pacte germano-soviétique (23 août 1939-22 juin 1941) et faut de la
politique de collaboration avec l'occupant allemand une priorité décidée par
Moscou, Georges Politzer, juif et communiste, inaugure la résistance
intellectuelle dès 1939, puis la résistance en armes, avant de mourir en 1941
sous les balles d'un peloton d'exécution. Contre Bergson qu'il range aux côtés
des bellicistes et de l'occupant, il célèbre un certain Descartes inaugurant
la philosophie des Lumières achevée par Marx et le marxisme.
Nizan, lui aussi communiste, rechigne au Pacte : il le comprend pour l'URSS
qui défend sa survie, mais pas pour le PCF... Marxiste secrètement déçu par
l'Union soviétique, Nizan demande à Epicure ce que Marx, le marxisme et la
Russie bolchevique ne lui donnent pas : des raisons de vivre en sachant qu'il
nous faudra mourir... Camus, pour sa part, fut communiste le temps que dura le
combat du Parti pour la décolonisation : quand le PCF obéit à Moscou qui
décrète nul et non avenu le combat pour la décolonisation afin de mettre en
avant le combat antifasciste, en 1937, il quitte le Parti qu'il avait rejoint
à l'été 1935. Il s'oppose aux totalitarismes brun et rouge au nom d'un
socialisme libertaire étouffé et ridiculisé par la critique sartrienne qui ne
connaît du socialisme que sa version césarienne et barbelée.
Simone de Beauvoir, et son compagnon Jean-Paul Sartre, ont construit une
légende aux antipodes de leur vécu pendant la guerre : on ne trouve aucune
trace de leur résistance partout proclamée, on dispose en revanche
d'accablantes preuves du contraire... Beauvoir passe à côté de la Résistance –
mais aussi du féminisme qu'elle critique dans Le deuxième sexe. Finalement, le
féminisme fera ce livre plus qu'il n'aura été fait par lui. Le PCF se
déchaînera contre cet ouvrage qui, réfractaire en ce sens, déconstruit la
domination masculine...
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