- EAN13
- 9782140178160
- Éditeur
- Sépia
- Date de publication
- 27/04/2021
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Histoire de l'école en Martinique
Échec scolaire ou archaïsmes coloniaux ?
Sylvère Farraudiere
Sépia
Autre version disponible
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Papier - Sépia 36,00
Dans le cadre contraint de l'administration coloniale française, la classe
dominante consentit à la masse noire une école primaire d'Apartheid dans les
mornes, les hameaux et les bourgs, qui ne disparaît que très progressivement
depuis 1946, en laissant dans la société martiniquaise le schème de l'échec
scolaire qui lui est associé. Les décideurs du xxie siècle ont à combattre, en
même temps que l'échec scolaire, les méfaits de la désunion du peuple et ceux
de l'oubli, héritages de la colonisation esclavagiste puis postesclavagiste,
ainsi que de l'action politique des formations compradores qui aboutit
aujourd'hui à l'assimilation. Le mal-développement, l'analphabétisme, la
précarité économique et l'exclusion n'ont pas été partagés. Ils ont été
accumulés sur la masse noire formée par les descendants des derniers
esclavagisés nègres et des immigrants indiens et africains naturalisés
français et qui constituait alors la démocratie locale et le pouvoir parce
qu'elle était le nombre. Mais elle était aussi la seule à l'ignorer, à cause
de son bas niveau d'instruction. Les deux autres ethno-groupes entretinrent
alors une guerre hégémonique à son détriment : colons blancs ou békés,
mulâtres et leurs alliés développèrent des stratégies pour accroître leurs
pouvoirs et conserver leurs acquis respectifs. En bonne place parmi ces
stratégies, se trouvent le contrôle de l'instruction publique, la diffusion de
l'idéologie mulâtre et le culte de l'oubli.
dominante consentit à la masse noire une école primaire d'Apartheid dans les
mornes, les hameaux et les bourgs, qui ne disparaît que très progressivement
depuis 1946, en laissant dans la société martiniquaise le schème de l'échec
scolaire qui lui est associé. Les décideurs du xxie siècle ont à combattre, en
même temps que l'échec scolaire, les méfaits de la désunion du peuple et ceux
de l'oubli, héritages de la colonisation esclavagiste puis postesclavagiste,
ainsi que de l'action politique des formations compradores qui aboutit
aujourd'hui à l'assimilation. Le mal-développement, l'analphabétisme, la
précarité économique et l'exclusion n'ont pas été partagés. Ils ont été
accumulés sur la masse noire formée par les descendants des derniers
esclavagisés nègres et des immigrants indiens et africains naturalisés
français et qui constituait alors la démocratie locale et le pouvoir parce
qu'elle était le nombre. Mais elle était aussi la seule à l'ignorer, à cause
de son bas niveau d'instruction. Les deux autres ethno-groupes entretinrent
alors une guerre hégémonique à son détriment : colons blancs ou békés,
mulâtres et leurs alliés développèrent des stratégies pour accroître leurs
pouvoirs et conserver leurs acquis respectifs. En bonne place parmi ces
stratégies, se trouvent le contrôle de l'instruction publique, la diffusion de
l'idéologie mulâtre et le culte de l'oubli.
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