Troubles

Jesper Stein

Piranha

  • Conseillé par
    2 juillet 2016

    Il y a un moment que je n'avais pas lu un aussi bon polar venu du nord. Il y eut une très belle période avec les Mankell, Indridason et autres Scandinaves talentueux, puis la mode nous a aussi envoyé des romans moins aboutis, qui surfaient sur l'engouement. Puis une nouvelle salve de bons est arrivée avec Adler Olsen notamment et même des Français s'y sont mis (Olivier Truc, par exemple). Si j'écris ce petit préambule, c'est que ce "Troubles" est de manière évidente dans cette lignée de bons romans noirs qui s'intègrent dans un pays, une société. Le contexte est ultra présent, il est à la fois un moyen de connaître le pays, les préoccupations des Danois, leurs difficultés à accepter le changement de société qui a cours depuis plusieurs années avec la mondialisation, la circulation rapide des informations, des biens et des personnes. Ce contexte social, politique cache au départ les vraies raisons du meurtre, puis au fur et à mesure qu'on se dirige vers un trafic de drogue, le milieu activiste, celui qui manifeste dans les rues reste soupçonné. L'intrigue est dense, aux multiples ramifications qui nous empêchent de trouver le ou les coupable(s) avant Axel Steen, et pourtant, on a des indices supplémentaires...

    Axel Steen est un flic peu ordinaire, mais on a déjà pu en rencontrer d'autres du même type : vie privée chaotique, vie professionnelle qui ne suit pas la pente naturelle vers le haut pour cause de travail personnel, de méthodes toujours à la limite des procédures voire carrément en dehors, d'un manque de respect pour la hiérarchie... mais tout cela est fait pour la recherche de la vérité, pour l'élucidation des meurtres, par égards pour les victimes et leurs familles. Il est comme ça Axel, entier et totalement dévoué à son travail. Il fait équipe avec un procédurier qui se révèlera très loyal, même si sa description et son nom prêtent à sourire : "C'était l'inspecteur qui portait le pantalon le plus moulant de la police danoise. Il lui remontait si haut dans l'entrejambe qu'on se serait attendu que sa bouche émette un chant de castrat chaque fois qu'il l'ouvrait. Cette étroite enfourchure était l'objet de bien des commérages entre haut et bas -notamment chez les collègues féminines- car on distinguait le renflement de sa bite, enroulée comme un serpent assoupi du côté gauche. Et l'intérêt était d'autant plus grand que John Darling avait l'allure d'un vrai mannequin." (p.26)

    Je pourrais aussi vous parler de la rivalité entre la police criminelle et le Renseignement, de toutes les pages consacrées au financement du terrorisme international, de celles qui concerne le trafic de drogue, de la défiance des Danois envers les immigrés (là-dessus, nous n'avons pas de leçon à donner), de Christinia, ce quartier autoproclamé "ville libre" depuis les années 1970 et qui fonctionne toujours, des visites de la ville en compagnie d'Axel Steen dans des rues aux noms impossibles à lire -alors à prononcer...

    Je pourrais aussi vous signaler que ce roman est le premier d'une série, que d'autres sont déjà écrits et pas encore traduits et que j'espère très fortement que Piranha aura la bonne idée de refaire appel à Jean Renaud pour traduire la suite que je lirai avec très très grand plaisir, tant ce premier tome est annonceur d'une excellent série. Vivement le retour d'Axel Steen !


  • Conseillé par
    27 avril 2016

    policier, Suède

    Premier roman traduit d’un auteur suédois à succès, je découvre son personnage de policier en marge : Axel Steen.

    En Suède aussi, il y a des squats évacués par la police ; des brutalités policières et des services de Renseignements en-dessous de tout. Je ne sais pas si c’est rassurant, finalement…..

    Bref, j’ai passé un bon moment de lecture à tenter de deviner qui est le coupable filmé avec un brassard Police.

    Dans cet opus, les journalistes ne sont pas tout blanc, renversant la vapeur créée par Mickaël Bloomkvist.

    Je ne manquerai pas de lire les autres enquêtes de ce policier.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la fille d’Axel, Emma, qui s’ennuyait devant son dessin animé à la morgue pendant que son père assistait à une autopsie et qui est allée ouvrir les tiroirs dans la pièce à côté.

    http://alexmotamots.fr/?p=1797