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    21 novembre 2011

    Un peu déçue...

    Voici un des coups de cœur des éditions Bragelonne de cette année, et comme c’est souvent le cas quand l’on crie au chef-d’œuvre, j’ai été déçu par cette lecture…
    Après les critiques dithyrambiques dont ce roman avait joui un peu partout sur le web (vf comme vo), je dois avouer que j’en attendais beaucoup. Trop peut-être ? Car, soyons honnête, « Farlander » n’a rien de bien mauvais en soi, mais seulement la sauce n’a pas pris avec moi. Premièrement, parmi les quelques milliers de cycles de Fantasy existant, « Farlander » ne retire pas son épingle du jeu.

    Col Buchanan ne renouvelle pas les codes, l’histoire reprenant la thématique des assassins sans vraiment apporter de touche d’originalité dans l’ordre de ces castes. Alors, oui, on pourrait dire que le fait que ce ne soit pas des assassins à proprement parler mais plutôt des « vengeurs » apporte de la nouveauté, mais c’est un peu léger quand même. Il y a bien cette cité assiégée depuis des dizaines d’années, mais là encore, l’auteur ne creuse pas l’idée et n’approfondit pas vraiment l’aspect politique (peut-être dans le prochain tome ?) et je n’ai pas du tout compris l’intérêt de la chose. Car enfin, si c’est une histoire d’apprentissage, de vengeance, de la relation d’un maitre et de son élève, qu’est-ce que cela apporte à l’histoire ? Si l’auteur voulait nous décrire un culte de Mann malveillant et en faire l’ennemi à abattre de l’histoire, pourquoi nous introduire Bahn et la cité de Bar-Khos ?
    Deuxièmement, je n’ai ressenti aucune empathie envers les personnages principaux, Ash et Nico. Un défaut de construction de leur passé ? Pourtant les deux ont des blessures et devraient logiquement nous paraitre sympathiques, mais là je n’y ai pas réussi. Du coup, la fin ne m’a pas le moins du monde émue (et pourtant je ne suis pas un cœur de pierre). Je pense que c’est dû à la façon dont l’histoire est menée, la période d’apprentissage au monastère aurait dû être plus longue, afin de renforcer le lien qui unit élève et professeur. J’ai d’ailleurs apprécié les passages entre Nico et Aléas, la camaraderie et la rivalité qui les lie. De plus, j’ai dans l’ensemble trouvé les personnages secondaires plus intéressants. Notamment Aléas, Baracha et Ché. Il y avait de quoi faire avec ses trois personnages, nettement plus charismatiques qu’Ash et Nico.
    Enfin, dernier point qui puisse expliquer mon manque d’enthousiasme envers « Farlander » : le rythme du récit. J’ai trouvé que la narration manquait de rythme, tel qu’à certain moment, j’ai carrément délaissé ce roman pour passer à autre chose. C’est bien écrit et c’est fluide, le problème n’est pas là, mais il n’y a pas d’intensité dans l’enchainement des événements, certains chapitres cassent le rythme avec des passages qui, comme je l’explique plus haut, n’avaient pas lieu d’être.
    Enfin, je finirai en concluant que si « Farlander » ne m’a pas ébouriffé, il reste un bon titre qui plaira certainement à beaucoup. Néanmoins, je vous déconseille de l’enchainer avec un autre roman ayant pour thème les assassins (ce que j’ai fait en lisant le très bon premier tome de Douglas Hulick « Among thieves », qui m’a lui complètement embarqué dans son histoire, d’où la déception avec Farlander). Peut-être que si cette lecture était venue à un autre moment, j’aurai pu mieux l’apprécier, mais je crois que c’est le problème de beaucoup de titres que l’on encense tant et si bien, que la magie retombe comme un souffle raté au final. Il est aussi possible qu’à force de lire un genre, on finit par être blasé et… exigeant.
    Néanmoins, le deuxième tome se recentrant sur le personnage de Ché, personnage qui m’a par ailleurs vraiment intrigué et plu dans ce premier opus, je lirai le second tome. Histoire de laisser une deuxième chance à l’auteur et voir s’il peut me faire ravaler mon jugement ! :P
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