Le Bureau des jardins et des étangs

Didier Decoin

Le Livre de poche

  • Conseillé par
    28 janvier 2020

    Empire du Japon, XIIè siècle.
    C'est un long voyage que s'apprête à entreprendre Miyuki. Pour une jeune femme qui n'a jamais quitté son village, la route vers Heiankyô peut sembler périlleuse, mais elle est prête à tout pour livrer les carpes promises par son mari au Bureau des jardins et des étangs. Car elle est seule désormais, depuis que Katsuro s'est noyé dans la Kusagawa. Le meilleur pêcheur du village n'est plus et sa veuve se fait un devoir d'honorer la commande de l'empereur. Semé d'embûches, son périple se fera pourtant dans la joie de parcourir les paysages et les chemins découverts avant elle par Katsuro, avec pour seule préoccupation de maintenir en vie les derniers poissons qu'il a pêchés. D'ailleurs l'esprit de son défunt mari l'accompagne partout où elle va. Miyuki peut sentir sa présence, sa protection, ses encouragements, ses caresses.

    Roman historique qui nous transporte dans le Japon impérial du XIIè siècle, mais aussi roman d'amour, sensuel et poétique, et encore roman d'aventures qui raconte le difficile et lent voyage d'une femme portée par la fidélité à un homme et à la parole donnée, et aussi roman spirituel où l'on rencontre les esprits des défunts ou ceux des eaux, capables d'avaler l'âme des humains...Le bureau des jardins et des étangs est tout cela à la fois, et plus encore, c'est également le parcours initiatique de la jeune Miyuki, veuve trop tôt, et qui n'a jamais quitté son village que par les histoires de son défunt mari, une ode aux cinq sens où l'on entend chaque bruissement de la forêt, où l'on sent la délicatesse des parfums ou la puanteur de l'eau saumâtre, où l'on goûte la pulpe d'un kaki trop mûr, où l'on ressent la douceur des soieries, où l'on peut entrevoir un esprit et voir la beauté d'une femme cachée sous des haillons.
    Un roman élégant, sensuel, délicat, presque un conte, à l'écriture ciselée, recherchée, d'une beauté toute japonaise. Une pépite.


  • Conseillé par
    8 août 2018

    12e siècle, Japon

    Ouvrir ce roman, c’est plonger dans le Japon du XIIe siècle : ses coutumes, ses croyances populaires mais aussi ses odeurs.
    C’est, je crois, ce qui m’a le plus frappé à la lecture : ces senteurs sauvages.
    Si la traversée de l’héroïne jusqu’à la capitale impériale ne m’a pas passionnée, j’ai en revanche préféré le concours de parfum et l’idée du jeune empereur : crée un parfum évoquant une jeune fille traversant un pont dans la brume.
    Les pages sur l’amour entre Miyuki et son mari sont magnifiques et sensuelles.
    L’image que je retiendrai :
    Celle des carpes transportées à dos de Miyuki sur des centaines de kilomètres.

    https://alexmotamots.fr/le-bureau-des-jardins-et-des-etangs-didier-decoin/