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    24 février 2013

    Michel Ondray, le freudisme à la dynamite

    L’anti-freudisme peut-il faire une philosophie ? C’est la question que se pose le lecteur patient, en achevant l’ouvrage de plus de 500 pages "Le crépuscule d’une Idole : l’affabulation freudienne".
    En effet, Onfray, fondateur de l’Université populaire de Caen et grand défenseur du nietzschéisme, se livre à une attaque en règle contre la « pensée » freudienne. Les charges, car il s’agit bien d’un procès, dans lequel Onfray s’auto-institue juge et partie, sont violentes :
    - Freud n’est qu’un pilleur de concepts philosophiques (lesquels prennent leur source chez Schopenhauer, Nietzsche ou encore Leibniz)
    - Freud, qui se prend pour un scientifique, n’est qu’un philosophe (ce qui pour Freud relevait de l’insulte)
    - L’homme Freud est un être narcissique, qui se croit l’égal de Darwin et de Copernic
    - sa prétendue « découverte » de la psychanalyse n’est en réalité qu’une « invention » ne servant qu’à psychanalyser Freud lui-même : « La psychanalyse […] est une discipline vraie et juste tant qu’elle ne concerne que Freud et personne d’autre »
    Au-delà de cette tentative de destruction de l’icône Freud, dont la méthode tant à remplacer la confession dans les sociétés modernes, il faut s’interroger sur les motivations d’Onfray : n’est-ce pas pour sauver Nietzsche, et donc lui-même, qu’Onfray cherche à détruire la pensée du fondateur de la théorie psychanalytique ? Onfray semble assumer ceci, parlant de son essai comme d’une « psychobiographie nietzschéenne de Freud »
    Prétendument critique, la position qu’est celle d’Onfray est attendue au tournant : entre satisfaction et manque de dynamisme malgré tout, le lecteur restera sans doute sur sa fin. Il doit donc d’urgence se tourner vers les autres ouvrages de Michel Onfray.